Maroc : Les responsables du programme Moukawalati restent loin du compte
Au lieu des 30.000 entreprises prévues par Moukawalati à l’horizon 2008, ce programme est arrivé à peine à créer 1044 entreprises. Moukawalati est encore très loin de son objectif.
Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Jamal Rhmani, a dressé le bilan de l’évolution du marché du travail lors d’une rencontre tenue le lundi 23 juin à Casablanca sous le thème «Perspectives et évolution de l’emploi au Maroc». Cette rencontre a été l’occasion de faire le point sur l’état d’avancement des initiatives d’emploi.
Alors que le programme Moukawalati vise la création de 30.000 entreprises d’ici 2008, seulement 1.044 projets ont été financés à fin mai 2008. Un chiffre qui reste alarmant et qui prouve que l’on est encore très loin des objectifs fixés lors du lancement de ce programme. A fin décembre 2007, le nombre de projets financés n’était que de 663. Selon le ministre, cette situation s’explique par une campagne de dénigrement ainsi que par des difficultés d’accès au financement auprès des banques et le retard des procédures. A ceci s’ajoute le manque de formateurs qualifiés pour mener le programme à terme.
Etalant le bilan du programme Moukawalati, à fin mai 2008, M. Rhmani a souligné que seulement 6.105 candidats ont été sélectionnés et 3.066 projets ont été déposés auprès des banques. Les projets agréés par les banques ont été fixés à 1.220. Le programme «Idmaj» s’est fixé pour objectif 105.000 insertions de 2006 à 2008. D’ici la fin de l’année, le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle prévoit 110.000 insertions. Le bilan à la fin du mois de mai 2008 révèle que 92.273 personnes ont bénéficié de ce programme (32.880 en 2006, 40.160 en 2007 et 19.233 entre janvier et fin mai 2008). Le taux de réalisation a été quant à lui de 90%. Les principales réalisations ont été effectuées dans les secteurs des services (44%) et de l’industrie (34%). Selon le type de diplôme, les premiers bénéficiaires sont les lauréats de la formation professionnelle (32%), suivis de ceux de l’enseignement supérieur (25%) et des lauréats du baccalauréat ( 24%). Au total, 60% des insertions ont été réalisées sur l’axe Casablanca-Tanger. Pour ce qui est du programme « Taehil», il a été identifié 23.000 opportunités de formation en vue d’un emploi dont 8300 bénéficiaires pour des formations à la carte pour des emplois identifiés et 14.500 bénéficiaires pour des formations qualifiantes pour des besoins potentiels.
Par ailleurs, M. Rhmani a indiqué qu’une baisse significative du chômage a été enregistrée dans toutes les régions du Royaume. Le taux de chômage poursuivra sa baisse. Se situant à 9,6% au premier trimestre 2008, le Haut Commissariat au Plan prévoit un taux de 9,2% au deuxième trimestre. Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a également mis l’accent sur les principaux indicateurs relatifs aux perspectives de l’emploi et des besoins en compétences. Le programme «Emergence» portera sur la création de 264.000 emplois porteurs à l’horizon 2015 (offshoring : 100.000 emplois, automobile : 70.000 emplois, textile : 32.000 emplois, électronique : 10.000 emplois, aéronautique : 11.000 emplois, transformation des produits de la mer : 35.000 emplois). Pour sa part, le plan Azur portera sur la création de 600.000 emplois dont 80.000 directs dans les six stations. Le Plan vert, quant à lui, table sur la création de 1,5 million d’opportunités d’emploi. Des emplois seront créées dans d’autres secteurs en l’occurrence les finances, l’audit, la communication, la grande distribution et la logistique. Pour identifier les besoins des entreprises en recrutement, plusieurs études ont été lancées dans les différentes régions du Royaume. Ainsi, un besoin de 21.000 emplois ont été cernés d’ici 2009 dans les secteurs du tourisme et BTP au niveau de la région «Marrakech-Tensift-El Haouz». Dans la région «Tanger-Tétouan», les besoins s’élèvent à 30.452 à l’horizon 2010 dans les secteurs du tourisme, des industries automobiles et aéronautiques, de l’offshoring et la logistique-transport. Au niveau de la région «Rabat-Salé-Zemmour-Zaër», les besoins prévus sont de 24.475 à l’horizon 2010 dans les secteurs du tourisme, l’artisanat, le textile-habillement, les BTP, l’offshoring-NTIC.
Par : Leila Zerrour
Source : ALM