La candidature de Abdelbari Zemzmi provoque une cascade de démissions au PJD
À moins de quinze jours du lancement de la campagne électorale, une vague de démissions touche le PJD. Une vingtaine de cadres islamistes viennent de démissionner.
Des démissions subites et en série touchent le parti de la justice et du développement (PJD). Pas plus tard que le week-end dernier, un député PJD et néanmoins responsable régional du parti à Nador a décidé de quitter la formation islamiste pour rejoindre les rangs du parti de Mohamed Khalidi, Renaissance et Vertu. Un parti créé suite à une scission au sein de la formation de Saâd Eddine Othmani, il y a près de trois ans. Aujourd’hui, il semble constituer la destination favorite des déserteurs du PJD.
Hassan Anjar, membre important dans la région de l’Oriental et député, a présenté sa démission pour protester contre la décision du direction centrale du parti d'accréditer le secrétaire régional à Oujda Ahmed Taoufiq. La démission de M. Anjar a eu l’effet d’un séisme pour le PJD tant à Nador qu’à Oujda , d'autant que ce candidat a entraîné par sa décision le départ d'une dizaine de membres du secrétariat général du PJD à Nador.
Deuxième coup dur pour le PJD la démission de grosses pointures à Casablanca. Ils trois et ils disent avoir démissionné afin de pouvoir soutenir la candidature de Abdelbari Zemzmi qui se présente en tant que tête de liste du parti de la Renaissance et de la Vertu dans la circonscription d'Anfa, à Casablanca. Il s’agit de Labib Zidane, membre du bureau régional du PJD, Abderrahim Alioua, conseiller communal, et Abdelaziz Mankoub. Cette triple démission a été expliquée par l'un des concernés comme l'expression d'un soutien à l'ancien Cheïkh du PJD.
Le week-end dernier aussi, l'une des figures féminines influentes au sein du PJD, en l'occurrence Khadija Moufid, a présenté sa démission et dénoncé «l'absence de démocratie interne au sein du PJD».
Au-delà de Casablanca, une autre vague de départs a été enregistrée dans la région d'Al-Haouz et Abda.
Ainsi, à Safi, on apprend que le responsable régional du PJD, Mohamed Heddan, a préféré se présenter aux élections au nom du parti de la Renaissance et de la Vertu, au lieu du PJD. Même décision prise par le dirigeant syndical du PJD à Marrakech, Abdessalam Bouam, qui se présentera lors du prochain scrutin au nom du parti de Mohamed Khalidi. Ce dirigeant au sein de l'UMT (Union marocaine des travailleurs) a traîné dans son sillage d'autres membres du PJD, dont notamment Abbas Hadr. La ville de Tanger n'a pas dérogé à cette règle, où l'une des dirigeantes PJD a décidé de se présenter au prochain scrutin au nom du Rassemblement national des indépendants (RNI).
Autre défection aussi importante : la volte-face «spectaculaire» d'un ex-membre du PJD, qui n'est autre que le frère du secrétaire général, Saâd Eddine El Othmani, de son nom Zineddine El Othmani. Ce dernier, qui a dirigé la campagne électorale de son frère à Inezgane lors du scrutin de 2002, s'est ravisé cette fois pour se présenter au nom du parti de Thami El Khyari (FFD).
Décidément, le PJD est aujourd'hui confronté à une véritable saignée. La «défection» des mécontents risque de se prolonger davantage à l'approche du 29 août, qui marque le début de la campagne électorale.
Contacté par «ALM», le secrétaire général adjoint du PJD, Lahcen Daoudi, s'est voulu plutôt critique. «Ces démissions montrent que les gens voyaient leur avenir à travers le PJD, et non l'inverse», a-t-il dénoncé, en qualifiant de «salutaire l'épreuve» à laquelle est aujourd'hui confronté sa formation. Interrogé sur l'ampleur de ces démissions, le dirigeant PJD a préféré relativiser. S'agissant des trois démissionnaires de Casablanca qui vont se présenter au nom du parti Renaissance et Vertu, M. Daoudi a précisé qu'ils «ne vont pas soutenir un parti (Renaissance et vertu) mais plutôt un candidat», a-t-il expliqué, en faisant allusion à l'imam candidat, Abdelbari Zemzmi.
Par M’Hamed Hamrouch
Source : ALM
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