Tennis - Open d'autralie 2009 : NADAL, FORTE TÊTE
En larmes, Roger Federer subit sa cinquième défaite d'affilée contre Rafael Nadal. L'Espagnol est allé au-delà de sa fatigue pour dominer en cinq sets le Suisse et aller chercher son sixième titre du Grand Chelem, son premier en Australie.
«Ca me tue.» En pleurs lors de la remise des trophées, Roger Federer ne peut prononcer que cette phrase et il vient de résumer sa défaite (7-5, 3-6, 7-6 [3], 3-6, 6-2) contre Rafael Nadal. Son trop-plein d'émotions s'échappe et ses larmes relèvent autant de la détresse que de la tristesse.
Rafael Nadal l'a tué et il en est presque gêné. Face au Majorquin, le Suisse n'est plus le même joueur. Il le sait même s'il le nie. «Dans un cinquième set, tout peut arriver. Le meilleur ne gagne pas toujours. J'ai joué un cinquième set affreux, mais je n'aurais jamais dû aller jusqu'aux cinq sets. J'aurais dû gagner la 1re et la 3e manche», assène même l'ancien numéro 1 mondial qui a laissé passer une bonne pléiade de balles de break (6 sur 19) et à connu une panne de services rarissime (52% au total et 37% au deuxième set). L'homme aux treize titres du Grand Chelem ne perd sa lucidité que face à un seul homme : Rafael Nadal. Et ce n'est pas rien.
Le numéro 1 mondial, déjà vainqueur de six Grands Chelems à seulement 22 ans, se présente comme un digne héritier. Si le style diffère, la classe et l'élégance ne dépareillent pas. Par respect, il mesure sa joie et par sincère confraternité, il console son grand rival sur le podium. Et pourtant, il a souffert, a connu une vraie baisse de régime physique due à son marathon en demi-finale. Comme sur le court, l'Espagnol ne triche pas et se livre avec générosité. Dans les coursives, son oncle et entraîneur Toni pleure à l'évocation des larmes du Suisse. C'est la solidarité des champions. Et en conférence de presse, Rafael Nadal ne peut s'empêcher d'évoquer en premier lieu son émotion et rendre hommage à son adversaire : «Aujourd'hui, c'est dur pour Roger. C'est un grand champion, le meilleur. C'est une personne très importante pour notre sport.» Il élude légèrement les questions sur sa fatigue.
L'emprise psychologique de Nadal
Et pourtant, ce troisième set a semblé bien difficile et peut laisser des regrets au Suisse. Rafael Nadal se fait masser la cuisse droite et Roger Federer laisse échapper six balles de break. Après deux sets et demi, le Majorquin a commis autant de fautes directes qu'en 5h14' contre Fernando Verdasco, mais il reste toujours fidèle à sa stratégie de pilonner le revers adverse ! Son adversaire ne prend pas sa chance. Il mène 4-2 au premier set, il mène 0-40 à 4-4 et 15-40 à 5-5 au troisième set puis il mène 30-0 à 2-1 sur son service avant de vivre une sévère panne d'électricité en accumulant sept fautes directes.
Le combat n'a pas lieu, il manque un combattant dans la cinquième manche. Et ce n'est pas le plus fatigué physiquement. En revanche, c'est bien le plus fatigué mentalement. Il n'en peut plus et lâche prise. A minuit, 23h53 exactement, le carrosse se transforme en citrouille et son revers si solide pendant tout le match prend le chemin du filet. Rafael Nadal, lui, n'oublie pas les paroles de son oncle : « Bats toi et crois en la victoire tout le temps. » Et c'est bien là toute la différence entre les deux hommes. L'un y croit plus fort que l'autre. Et cette victoire ne peut que renforcer ce sentiment et cette confiance inébranlable. Et si Roger Federer se trompait... Au cinquième set, ce n'est jamais une loterie et c'est toujours le meilleur qui gagne.
Par sport.fr.msn.com
2 commentaires:
Federer reste tout de même un grand tennisman, la classe à l'état pur.
Nadal est une force brute, mais un beau champion
j'ai perdu encore une fois le pari avec ma fille
Tres beau match
Je suis d'accord..
Style unique, grand champion..
Il reviendra surement à son niveau, du moins je l'espère.
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