lundi, juin 18, 2007

Sahara : Maroc, Algérie et polisario réunis pour la 1ère fois à New York

La détermination et la bonne foi de notre pays mises en avant au nom de la paie

lundi 18 juin s'ouvre à Manhasset, dans la banlieue de New York, le premier round des discussions sur le projet d'autonomie au Sahara, conformément à la mise en œuvre de la résolution 1754 votée à l'unanimité le 30 avril dernier par le Conseil de sécurité des Nations unies। Trois délégations ont été retenues pour ce round auquel participe notamment M। Peter Van Walsum, représentant spécial de M. Ban Ki-moon pour la Sahara : la délégation du Maroc, celle de l'Algérie et celle du polisario.

Elles se rencontrent pour la première fois officiellement depuis quasiment le déclenchement du conflit du Sahara, le « modus operandi » des pourparlers demeurant toutefois encore inconnu. Car on ne sait pas, jusqu'à preuve du contraire, si les parties seront mises face-à-face sous la forme triangulaire avec, au milieu, les représentants de l'ONU ou si l'échange prendra une autre forme, c'est-à-dire bilatéral une fois entre le Maroc et l'Algérie, une autre fois entre le Maroc et le polisario ou vice versa.

Il est certain que, autant le principe de rencontres a été acquis et soutenu par tous les pays désireux de voir se dénouer la crise du Sahara, autant la configuration-technique s'entend- des négociations n'a pas été révélée. Le Maroc, représenté à cette négociation par une importante délégation, accède à la table des négociations dans une parfaite sérénité et, encore une fois, ne doute pas du bien-fondé de son dossier et des propositions novatrices que comporte son projet d'autonomie que la résolution pertinente du Conseil de sécurité a approuvé.

Les contacts et les pourparlers de Manhasset constituent, en effet, un tournant auquel le Maroc s'est laborieusement préparé : d'abord parce qu'il a rédigé un plan d'autonomie dont la force de propositions, la pertinence juridique, la portée géopolitique, les synergies économiques, humaines et régionales sont une véritable profession de foi.

Ce plan, il l'a soumis à un débat le plus large possible, le plus participatif aussi aux niveaux des instances du Conseil royal consultatif des affaires sahariennes (Corcas), des régions, des instances diverses, des commissions parlementaires, enfin des membres du gouvernement et des ONG…Ensuite, et ce n'est pas le moindre signe porteur, le plan d'autonomie a reçu les appuis précieux des membres du Conseil de sécurité, des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne, de l'Arabie Saoudite, de nombreux Etats d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie.

Ici et là, on a souligné sa pertinence, sa profondeur, sa vision politique et économique, sa dimension humaine et généreuse. L'audace, l'anticipation et la volonté de promouvoir coûte que coûte une solution à un conflit lancinant, fondée sur la légalité internationale, caractérisent la démarche du Maroc.

Tant et si bien que, sauf retournement majeur imprévisible, une vision de justice pourrait prévaloir , marquée du sceau du réalisme, privilégiant – on ne peut que le souhaiter – le dialogue aux dérapages des confrontations stériles, des campagnes insidieuses contre le Maroc et son intégrité territoriale.

On ne se hasardera pas évidemment, tant s'en faut, à dire que les discussions de New York présument d'une fin du sempiternel conflit du Sahara ! Sûr, en effet, pour paraphraser un confrère algérien que « la bonne foi et la détermination des uns et des autres » seront mises à l'épreuve.

Sûr aussi, réponse du « berger à la bergère », que l'Algérie « devrait mettre de côté ses manœuvres de diversion».
Tout au long des trente-deux dernières années, la manœuvre dilatoire algérienne a fait office de procédure et , résultat tangible, bloqué toutes les initiatives de règlement, viennent-elles des Nations unies, des pays amis, des pays intéressés ! Le texte de la résolution 1754 est aujourd'hui le seul qui n'exclut aucune possibilité de sortir de l'impasse.

Soutenu par la communauté internationale, il privilégie la solution politique qui est aujourd'hui le moyen moderne d'en venir à bout. La bonne foi du Maroc transpire à travers ce texte fondateur d'une nouvelle vision et le fait qu'il ait obtenu la caution internationale aussi clairement qu'il l'a été, ne souffre d'aucune ambiguïté. Nos amis algériens ne peuvent pas ne pas se rendre désormais à cette évidence qui ne froisse pas leur orgueil ni heurte leur conviction.

Que Mohamed Abdelaziz proclame se conformer à la volonté des populations et à leur choix – y compris celui de « la proposition marocaine » - ne manque pas de surprendre mais, en même temps, donne à penser que la réflexion de l'autre côté évolue bel et bien et, comme le dit l'adage, qu'il n'y a que les « imbéciles qui ne changent pas ».
Au représentant du polisario, Mahfoud Ali Beiba, de le réitérer aux discussions de Manhasset, au délégué algérien, vieux routier de l'Afrique, Abdelkader Messahel, de le soutenir sur la voie – non pas des concessions, terme rebrousse-poil– mais de l'harmonisation d'une position inspirée de la raison, selon laquelle le round de New York, fût-il un préliminaire ou une simple étape formalisée, devrait constituer un pas décisif, porteur des germes d'un processus constructif, ouvert sur des perspectives.

Encore une fois, il y va de cette entente entre le Maroc et l'Algérie, de la construction du Maghreb figée et mise en veilleuse, enfin de la cohésion d'un ensemble régional à un moment où la mondialisation nous impose l'impératif
unitaire…


Par Hassan Alaoui
Source : LE MATIN

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