mardi, février 06, 2007

Gaza: Mahmoud Abbas rencontre le chef du Hamas à La Mecque


Le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef du Hamas Khaled Mechaal entament mardi un dialogue crucial à La Mecque pour tenter de sceller un accord sur un gouvernement d'union et faire cesser les violences partisanes dont la dernière vague a fait plus de 60 morts.

A la veille de ces discussions sous les auspices de l'Arabie Saoudite, le dernier cessez-le-feu en date, annoncé vendredi, était largement respecté lundi dans la bande de Gaza par le Fatah, le parti de M. Abbas, et le Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle le gouvernement depuis mars 2006.

Soixante-six Palestiniens ont été tués -dont trois ont succombé lundi à leurs blessures- dans des combats entre activistes des partis rivaux depuis le 25 janvier, dans les violences les plus meurtrières de ces derniers mois dans la bande de Gaza, sur fond de crise politico-financière sans précédent.

Mardi soir à La Mecque, premier lieu de l'islam dans l'ouest du royaume saoudien, MM. Abbas et Mechaal tenteront de surmonter les divergences qui ont empêché la formation d'un cabinet d'union en dépit de plusieurs mois de dialogue.

Le Premier ministre issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, sera aussi du voyage alors que les pourparlers continuent de buter sur les questions-clés des relations avec Israël et de la répartition des portefeuilles dans un gouvernement d'union.

Le refus du Hamas de reconnaître le droit d'Israël à l'existence et les accords passés entre l'OLP et l'Etat hébreu, comme l'exige le Quartette (ONU, Etats-Unis, Europe, Russie), ont entraîné la suspension des aides financières occidentales directes, laissant les territoires palestiniens au bord de l'asphyxie.

"Nous nous rendons à La Mecque armés d'une sincère volonté de parvenir à un accord mettant fin à la crise, renforçant l'unité et conduisant à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale", a déclaré M. Haniyeh lundi lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement.

"Nous n'avons pas d'autre choix que de parvenir à un accord et si nous y travaillons sincèrement, en faisant prévaloir les intérêts de notre peuple, je suis sûr que nous allons réussir", a-t-il ajouté.

Pour le chef du groupe parlementaire du Fatah, Abbas Al-Ahmad, tout accord doit être "basé sur le programme politique de l'OLP". "Le gouvernement doit respecter ce programme ainsi que les accords passés pour nous permettre notamment d'obtenir la levée du blocus", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Il faut couper l'herbe sous les pieds d'Israël qui prétend qu'il n'existe pas de partenaire palestinien avec qui négocier", a ajouté M. Ahmad qui devait accompagner M. Abbas à La Mecque.

Dimanche, M. Mechaal, chef du bureau politique du Hamas en exil à Damas, a souhaité "un véritable partenariat entre le Fatah et le Hamas", affirmant qu'il était "interdit d'échouer". M. Mechaal avait eu, le 21 janvier à Damas, une premier rencontre infructueuse avec M. Abbas.

Selon lui, le cessez-le-feu entre les deux mouvements est un "minimum, un point de départ". Les efforts déployés doivent conduire à "un gouvernement d'union".

Selon le représentant palestinien en Arabie Saoudite, Jamal Al-Chobaki, la rencontre aura lieu dans un palais de hôtes à La Mecque et "aucune limite de temps" n'a été fixée pour les discussions.

"Les frères saoudiens feront tout pour que les participants ne rentrent pas sans un accord", a-t-il ajouté.

L'initiative du roi Abdallah d'accueillir cette réunion de conciliation entre M. Abbas et le Hamas à La Mecque avait été annoncée le 28 janvier et les deux parties l'avaient immédiatement acceptée.

Par Sakher ABOU EL-OUN
Source : Yahoo! Actualités

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