L'Iran qualifie la résolution de l'ONU d"illégale" et limite sa coopération avec l'AIEA
L'Iran a réaffirmé dimanche sa volonté de poursuivre son programme d'enrichissement d'uranium, qualifiant la nouvelle résolution de l'ONU alourdissant les sanctions à son encontre "d'illégale" et annonçant qu'il allait limiter sa coopération avec l'AIEA.
"Après cette résolution illégale du Conseil de sécurité, il n'y aura même pas une seconde d'arrêt dans la marche nucléaire pacifique et légale du peuple iranien", a déclaré dimanche le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
"S'ils publient des centaines de papiers du même genre, qu'ils soient certains qu'il ne se passera rien en Iran et notre marche continuera sans aucune interruption", a-t-il ajouté sur son site internet.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté samedi un nouveau texte qui alourdit les sanctions infligées à l'Iran dans sa précédente résolution (1737) de décembre 2006, pour son refus de suspendre ses activités d'enrichissement et de retraitement de l'uranium.
"La résolution 1747 est inacceptable et inapplicable", avait également déclaré dimanche Allaeddine Boroujerdi, président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement.
D'ores et déjà, Téhéran a annoncé qu'il allait limiter sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
"Suivant la décision du Parlement de limiter la coopération de l'Iran avec l'AIEA, Téhéran a décidé de limiter cette coopération jusqu'à ce que le dossier nucléaire iranien soit transféré du Conseil de sécurité vers cette agence", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Gholamhossein Elham.
Il a expliqué que Téhéran avait accepté voici quatre ans un "arrangement subsidiaire" au Traité de non prolifération nucléaire (TNP) qui le contraignait à déclarer à l'AIEA toute décision sur la construction d'une nouvelle installation nucléaire.
L'Iran va revenir désormais à la situation antérieure, c'est-à-dire qu'il ne fera connaître à l'AIEA l'existence de telles installations que six mois avant de les mettre en service, a-t-il poursuivi.
L'AIEA n'avait pas réagi dans l'immédiat à cette annonce.
Depuis un an et demi, les autorités iraniennes ont mis en avant le Parlement à chaque étape pour "contrer" les décisions des grandes puissances, notamment lorsque le dossier nucléaire iranien avait été envoyé au Conseil de sécurité ou lorsque ce Conseil avait adopté des sanctions économiques.
Le Parlement a voté plusieurs lois pour "obliger" d'abord le gouvernement iranien à suspendre l'application du protocole additionnel, à "reprendre" l'enrichissement d'uranium début 2006 ou encore "réviser" la coopération avec l'AIEA après le vote de la 1737.
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne, qui exigent de l'Iran qu'il suspende son enrichissement d'uranium avant de reprendre les négociations, ont proposé de nouvelles discussions avec "l'Iran pour voir si nous pouvons trouver un chemin acceptable pour tous vers des négociations".
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a également appelé à la reprise des pourparlers internationaux tandis que le diplomate en chef de l'Union européenne, Javier Solana, va reprendre contact avec le principal négociateur iranien sur le nucléaire, Ali Larijani, selon un communiqué.
La résolution 1747 prévoit un embargo sur les exportations d'armes par l'Iran et des restrictions volontaires aux ventes d'armements à ce pays.
Elle contient aussi des restrictions financières et commerciales, ainsi que sur les voyages de certaines personnalités iraniennes liées au programme nucléaire.
Le texte comporte en annexe un rappel des propositions économiques et diplomatiques faites à l'Iran par les Européens en juin pour le convaincre de suspendre l'enrichissement.
Source : Yahoo! Actualités
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