Accord d’Agadir: C’est enfin parti!
On l’aurait presque oublié. Annoncée pour septembre 2006, par Mustapha Mechahouri, ministre du Commerce extérieur, l’application de l’accord de libre-échange «Quadra», entre le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie est enfin effective depuis mardi 27 mars. Le chemin aura été très long: paraphé le 8 mai 2001, signé le 25 février 2004, l’accord a été ratifié en dernier par le Maroc le 11 juillet 2006.
Et depuis? «Il fallait encore harmoniser l’interprétation des clauses de l’accord entre les différents pays», explique-t-on au ministère du Commerce extérieur.
En gros, il s’agissait d’aplanir les différends entre les quatre pays signataires. Et ils étaient de taille: notamment les réticences des industriels des quatre pays concernant le cumul des règles d’origine et certaines clauses de protection. Des sources proches du dossier pointent du doigt l’Egypte et la Jordanie. D’ailleurs, alors que le Maroc et la Tunisie ont émis de véritables circulaires d’application, les deux autres pays du Proche-Orient se sont contentés d’une «simple lettre» de leur ministre du Commerce respectif. La circulaire émise par l’administration des Douanes et Impôts indirects marocaine ne compte pas moins de 176 pages et insiste notamment sur les fameuses règles de cumul d’origine, objet de la discorde, particulièrement le «Protocole pan euro-méditerranéen sur les règles d’origine». Ainsi le cumul d’origine ne joue pas pour les produits agricoles et agro-industriels non encore libéralisés dans le cadre des différents ALE (Turquie, UE et AELE). Plusieurs industriels marocains peuvent d’ores et déjà se frotter les mains. Les textiliens sont en première ligne et souhaitent entrer sur le marché égyptien particulièrement pour l’approvisionnement en fil de coton. Autre enjeu de taille, la Logan en attente d’exportation vers les trois pays. En gros, l’accord d’Agadir prévoit un accès préférentiel aux produits industriels des pays signataires, à compter du premier jour de son entrée en vigueur sur une période de dix ans, dans la perspective de l’établissement de la zone de libre-échange euro-méditerranéenne, à l’horizon 2012.
En vertu du même accord, les pays signataires ont convenu de démanteler toutes les barrières non douanières, notamment celles ayant trait aux aspects financiers, administratifs et techniques imposés aux importations. L’Union européenne n’a cessé de soutenir cette initiative sur le plan politique depuis sa signature à Agadir, au point de taper du poing à la dernière réunion euro-méditérranéene. L’UE a d’ailleurs misé 4 millions d’euros financés sur la programme Meda.
Logan: En route pour l’Egypte
Attendue depuis fort longtemps et sujet à discorde, l’exportation de la Logan marocaine vers l’Egypte est désormais possible. Plus rien ne s’oppose donc, en principe, à l’exportation de la voiture familiale fabriquée au Maroc. Celle-ci bénéficie en effet de deux mesures importantes qui ont changé la donne. D’abord, l’entrée de la Roumanie dans l’UE, depuis le 1e janvier dernier. Ensuite, l’entrée en application de l’accord d’Agadir. La zone euro-méditerranéenne (incluant l’accord Quadra) préconise en effet un seuil d’intégration minimum de 60%, largement dépassé avec le ralliement de la Roumanie (78%). Entre-temps, Renault avait annoncé le début des exportations de sa low-cost vers la France et l’Espagne (cf.www.leconomiste.com). Du travail en perspective donc pour la Somaca, qui devrait assurer sur plusieurs fronts.
Source : L'economiste
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