L'un des auteurs présumés d'un des plus gros hold-up arrêté vingt ans après
Un auteur présumé d'un des plus gros hold-up commis en France, en juillet 1986 à la Banque de France de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), où 88 millions de francs (13,4 millions d'euros) avaient été dérobés, a été arrêté vingt ans après.C'est en enquêtant sur l'agression d'un agent immobilier le 27 avril 2006 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) que les policiers du service départemental de police judiciaire (SDPJ 92) ont retrouvé la trace de Miloud Hai, interpellé vendredi à Paris, a-t-on appris mardi de source policière. Cet Algérien de 48 ans avait été condamné par contumace en décembre 1992 à la réclusion criminelle à perpétuité pour le hold-up de la Banque de France de Saint-Nazaire.
Le 3 juillet 1986, une dizaine de malfaiteurs puissamment armés s'étaient emparés de 88 millions de francs en billets neufs et usagés dans les coffres de la banque après avoir pris en otage le caissier et sa famille, qui demeurait au dessus de la succursale, et neutralisé le directeur et une trentaine d'employés à leur arrivée.
Le caissier avait été blessé par balle au flanc gauche en tentant de détourner le canon du revolver d'un des individus qui le menaçait.
Le commando avait ensuite chargé, avec l'aide d'employés, les sacs contenant le butin dans deux véhicules avant de prendre la fuite.
A l'époque, ce hold-up constituait le plus gros jamais commis en France, le perçage en juillet 1976 de 337 coffres-forts à la Société Générale de Nice par Albert Spaggiari et ses complices, longtemps qualifié de "casse du siècle", ne s'élevant qu'à un peu plus de 46 millions de francs (7,01 millions d'euros).
Il faudra attendre le 16 décembre 1992 et le braquage de la Banque de France de Toulon, qui rapporta à ses auteurs 146 millions de francs (22,25 millions d'euros), pour que le hold-up de Saint-Nazaire soit relégué à la deuxième place.
Arrêté en janvier 1988 à son domicile d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) par les policiers de l'Office central de répression du banditisme (OCRB), Miloud Hai avait indiqué avoir fourni les voitures nécessaires au hold-up puis stocké pendant un temps les armes utilisées, touchant une somme de 8 millions de francs (1,22 million d'euros).
Remis en liberté dans l'attente du procès, il n'avait plus donné signe de vie jusqu'au procès et avait été condamné par contumace en décembre 1992 à la réclusion criminelle à perpétuité avec trois autres complices en fuite. Lorsque les accusés sont en fuite, la cour d'assises, composée de trois magistrats siégeant sans jurés, ne peut qu'acquitter ou condamner au maximum de la peine prévue. Quand l'un des condamnés par contumace est ensuite arrêté, il est rejugé.
En février 1992, quatre protagonistes de cette affaire avaient été condamnés à onze et huit ans de réclusion criminelle, six mois d'emprisonnement et deux ans de prison avec sursis. Deux autres avaient été acquittés.
Miloud Hai, qui selon une source proche de l'enquête "prenait beaucoup de précautions pour ne pas être interpellé" et avait "déjoué à plusieurs reprises les dispositifs de plusieurs services d'investigations" a été arrêté vendredi à 05h00 en sortant de son domicile du XVIIIe arrondissement.
Il devait être mis en examen dans le cadre de l'agression de Neuilly-sur-Seine, pour laquelle il est suspecté d'avoir agi avec ses trois cousins, mis en examen il y a quelque mois.