L'Iran cachera l'enrichissement d'uranium s'il est menacé d'attaque
L'Iran est prêt à poursuivre dans la clandestinité sa production d'uranium enrichi s'il est menacé d'attaque militaire, a déclaré vendredi l'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA à Vienne."Nous avons un grand pays (...) et assez de place pour des centrifugeuses" enrichissant l'uranium et "celles-ci pourraient être installées et protégées partout", a déclaré Ali Asghar Soltanieh, ambassadeur auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) au cours d'un séminaire à Vienne.
Commentant des débats au Conseil de sécurité de l'ONU sur d'éventuelles sanctions contre Téhéran, M. Soltanieh a déclaré: "l'Iran possède la technologie, le savoir-faire pour enrichir et y est autorisé par l'AIEA. Donc si les Américains disent +dépêchez-vous, adoptez des résolutions, faisons une attaque militaire pour arrêter l'Iran+, alors ils font une erreur".
"L'Iran, a-t-il ajouté à un colloque de l'Institut autrichien des affaires internationales, n'est pas une petite île qui pourrait disparaître comme avec Katrina", du nom du cyclone qui avait dévasté La Nouvelle-Orléans, aux Etats-Unis, l'an dernier.
La déclaration de l'ambassadeur intervient alors que les six grandes puissances impliquées (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) tentent de se mettre d'accord sur un texte de résolution à New York après le refus de l'Iran de suspendre son programme d'enrichissement comme l'avait réclamé le Conseil de sécurité.
L'Iran affirme que ses activités d'enrichissement à faible degré, commencées au printemps dernier à Natanz (centre), ont uniquement des buts civils pour produire de l'électricité. Mais si l'uranium est ensuite hautement enrichi, il peut servir à la bombe nucléaire et les Occidentaux soupçonnent les Iraniens, qui ont caché des activités nucléaires pendant près de vingt ans, d'avoir cette intention.
Selon des experts, les Iraniens pourraient poursuivre de façon souterraine leurs activités, en cas d'attaques contre des installations nucléaires connues. Les déclarations de M. Soltanieh sont une des premières confirmations que de telles mesures sont envisagées.
L'ambassadeur a cependant affirmé que les activités de son pays étaient transparentes à Natanz: "Toutes nos centrifugeuses sont sous des caméras de surveillance de l'AIEA 24 heures sur 24 et presque toutes les semaines ou deux semaines les inspecteurs y viennent et tout est complètement transparent".
De son côté, le secrétaire du Conseil suprême iranien de la sécurité nationale Ali Larijani a menacé l'Occident de "mesures douloureuses" s'il persiste à faire pression sur l'Iran pour le priver "de nos droits en matière nucléaire".
Parlant à la presse vendredi à Téhéran, Ali Larijani a de nouveau répété que l'adoption d'une résolution avec sanctions serait "illogique" et pourrait avoir des conséquences sur la coopération de l'Iran avec l'AIEA.
"Nous avons des relations très proches et amicales avec l'agence et nous avons coopéré de manière sincère, mais si les grandes puissances mettent en question la crédibilité de l'agence, cela aura autant d'effet sur notre attitude" à son égard, a dit M. Larijani.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire